« Ta carrière professionnelle se construit maintenant, quand tu auras des enfants, tu devras déjà la mettre en pause… »
Voilà ce que j’ai entendu quand j’ai démissionné de mon poste d’architecte dans une grosse agence parisienne pour partir vivre avec d’anciens sans-abri.
L’année dernière, à l’approche de mes 30 ans, je me suis demandé où j’en étais de ma vie rêvée.
J’avais fait tout ce que la société attendait de moi : diplôme, job de rêve, carrière parisienne toute tracée.
Pourtant, je me sentais en apnée dans cette fastlife parisienne, ce tourbillon de surconsommation, d’entre-soi, d’échanges souvent vides de sens.
La pauvreté de la rue me révoltait. Je sentais que j’avais des choses à donner, mais que je n’étais pas au bon endroit. La nature me manquait aussi beaucoup.
Alors j’ai décidé de tout quitter pour rejoindre Lazare en Provence.
J’avais entendu parler de Lazare, et j’ai vu qu’ils cherchaient des volontaires à la Bastide de Sarrians en Provence, la maison de vacances de l’association.
Des colocs, mais aussi des personnes fragiles proches de Lazare viennent s’y reposer sur de courtes périodes.
Sur place, plusieurs volontaires – en service civique ou en volontariat associatif – assurent l’accueil et font tourner la Bastide.
Moi qui avais soif de sens et qui avais toujours rêvé de vivre en Provence, je me suis dit : “Pourquoi pas mettre mon métier de côté pour vivre un truc carrément plus radical ?”
J’avais l’intuition que c’était là que j’avais quelque chose à vivre.
Mais quand je l’ai annoncé à mes proches, ils m’ont quand même partagé leurs peurs :
« C’est vraiment le moment ? T’es en plein en train de grimper les échelons … »
« Ta carrière se construit maintenant, quand tu auras des enfants ça sera plus difficile… »
« Comment tu vas faire financièrement ? »
Tout quitter alors que j’étais en pleine ascension professionnelle leur paraissait être une folie. Pourtant, je n’ai jamais regretté mon choix !
Ici, j’aime passer du temps dehors et je travaille avec mes mains.
Je redécouvre la saveur de journées sans ordi. J’apprends à sortir d’une logique d’efficacité, à me laisser déranger, à vivre simplement et au présent.
Chaque semaine, je me sens plus alignée avec mes aspirations profondes.
J’ai un petit revenu grâce à mon statut de volontaire associatif, je vis sobrement et cela suffit. Ça n’a pas de prix d’apporter de la joie à des personnes qui vivent un passage difficile et de les voir repartir ressourcées.
Ma mission se termine bientôt, mais je veux garder un pied dans cette maison. Il s’y joue quelque chose de trop précieux.
Aujourd’hui, la Bastide cherche de nouveaux volontaires à partir d’avril ou pour septembre. Envie de rejoindre cette belle aventure ? Postule ici !