Ça faisait deux longues années que je galérais, quand elle a rencontré son copain Pierre au boulot. Il vivait en coloc avec des sans-abri dans une association.
J’avais toujours travaillé, mais j’ai perdu mon emploi pendant le COVID et mon propriétaire a vendu mon appartement.
J’ai tout perdu et je me suis retrouvé à la rue… Pendant deux ans !
Je me méfiais de tout le monde, le seul contact qui me restait, c’était mes enfants.
Quand ma fille m’a parlé de Lazare j’ai pris ma chance en main et je suis allé rencontrer le responsable de la maison pour lui demander une place.
Quand on ne veut pas s’en sortir, on trouve des excuses. Quand on veut vraiment, on trouve des solutions. C’était à moi de me bouger, de faire la démarche.
J’ai versé deux larmes quand j’ai su que c’était la fin de mon calvaire.
C’est comme ça que je suis devenu le coloc du copain de ma fille.
On vit dans une société égoïste, mais ici il y a une vraie atmosphère d’entraide.
Ce n’est pas de l’assistanat : je paye un loyer (qui est le même pour tous). Tout le monde peut le payer, grâce au RSA et aux APL.
J’ai trouvé un travail dans un restaurant associatif qui m’avait aidé quand j’étais à la rue, alors à mon tour j’aide ceux qui galèrent.
Assez vite on m’a proposé de devenir responsable de ma colocation, une tâche dont je suis fier.
Ici on prend soin les uns des autres. Ce sont mes colocs sont venus me chercher à l’hôpital quand j’y étais, ça m’a tellement touché ! Dans la rue j’avais perdu toute vie sociale, j’étais à la rue de tout.
Grâce à tout ça je ne baisse jamais les bras. Ici je reprends confiance en moi, je m’ouvre à de nouveaux horizons. J’ai même pu faire un séjour sur un trois-mâts.
Lazare m’a donné un second souffle quand j’étais à bout.
Quand j’étais sans-abri, je peignais et je vendais mes tableaux.
Mon rêve aujourd’hui serait d’exposer !
Gilles, coloc à Nantes