Puis j’ai fait un infarctus et j’ai dû démissionner. Je suis parti 3 semaines au Mexique pour un mariage. J’y suis resté 10 ans.
Au début je n’avais pas besoin de bosser. Puis je suis arrivé au bout de mes économies. Je me suis présenté comme Chef dans un resto thaï, puis je me suis installé comme cuisinier à mon compte.
Peu après j’ai perdu mon travail, je n’avais plus rien. Mais à chaque fois quelque chose m’a sauvé. On m’a parlé de Lazare Mexico, les colocations entre sans-abri et jeunes actifs.
J’y ai vécu 3 semaines comme visiteur, avant de retrouver un appart et de retravailler.
Ensuite je suis tombé très malade, et j’ai dû être rapatrié. Je n’avais nulle part où aller. Mon réflexe a été d’appeler Sibylle de Lazare en France. Elle m’a parlé de Sarrians, la maison de vacances Lazare.
A mon retour en France j’avais 17kg en moins, j’étais paumé et sans argent. J’ai passé 1 mois très affaibli là-bas, puis 2 mois à l’hôpital.
J’ai été mannequin dans le luxe et meilleur vendeur de France chez Century 21, puis j’ai tout perdu… sauf l’espoir. Voici mon marathon de la résilience.
Un jour mon médecin m’a dit : “95% des gens dans votre cas seraient morts, mais vous vous êtes toujours là !”
Je suis un battant, mais mon plus gros acte de vie a été de saisir les mains que l’on m’a tendues …
Après m’être retrouvé très jeune livré à moi-même, j’ai exploré beaucoup de choses : l’armée, le mannequinat, la photographie…
Après mon divorce, je me suis lancé dans l’immobilier. J’y suis resté 27 ans.
A Lazare, j’ai appris à aimer des gens que je n’aurais pas fréquenté spontanément. J’ai beaucoup découvert sur moi-même.
Ce sont les relations qui m’ont sauvé. J’ai failli y passer plus d’une fois, mais ceux qui m’ont tendu la main m’ont permis de ne jamais abandonner !
Ce que je n’aime pas à Lazare c’est que tu t’attaches aux gens et quand ils partent ça fait un vide. La résilience ce n’est pas s’en sortir seul, mais accepter qu’on rebondit rarement sans les autres. La vie m’a appris cette humilité.
Pierre, coloc à Sarrians