J’ai passé 10 ans dans la rue, je suis en fauteuil, mais je suis marraine d’une formule 1 des mers que le monde entier va voir… Comment faire de sa vie une aventure malgré les épreuves !
Quand j’étais dans la rue je rêvais de me suicider, mais à chaque fois il y a quelque chose qui m’en a empêché. Heureusement que je suis encore en vie pour vivre tout ça !
Me voilà en juin dernier partie en binôme avec Elie et mon fauteuil, déguisés en schtroumpfs pour une course en stop.
Le soir en arrivant je rencontre Tanguy un mec sympa. Il me dit qu’il a grandi à Vannes, l’endroit où j’ai fait la manche pendant 10 ans.
Et là coup du sort. Il se souvient de moi : il me donnait des pièces à la gare quand il passait. Apparemment je l’ai marqué et je suis à l’origine de son choix de faire le Vendée Globe aux couleurs de Lazare..
Il ne s’attendait pas à me recroiser via Lazare. Lazare c’est l’association qui m’a permis de trouver un logement stable.
Je regardais les gens, le soleil, la lune, les belles voitures…Comme si j’étais au cinéma.
Ça me tenait en vie. Choisir de regarder ce qui est beau, plutôt que ce qui est moche. Se tourner vers l’extérieur. Chaque personne porte de la beauté en elle et est source d’une aventure potentielle.
Aujourd’hui en tant que marraine de ce bateau, je voudrais que mon témoignage et mon histoire serve à donner de l’espoir, à sortir du fatalisme et à mettre en lumière ceux qu’on ne voit pas.
On est si souvent passé devant moi sans me voir…Mais rien n’est jamais perdu.
Alors soigne chacune de tes rencontres, même les plus anodines, même celles avec les plus petits d’entre nous… et ta vie deviendra une aventure !
Tuum Tum, ancienne coloc à Nantes
Quand je l’ai vu à la course en stop, il était dans une période de doute. Il m’a confié plus tard que notre rencontre l’a boosté au bon moment dans son désir de faire un Vendée Globe pour rendre visibles les invisibles de la rue.
La vie nous envoie parfois des confirmations pour nos projets.Je crois que c’est pour ça qu’il m’a choisie comme marraine de son Imoca.
Sous les yeux de milliers de personnes, pendant le baptême du bateau, Tanguy m’a aidée à accomplir un de mes rêves : monter en haut des 30 m de son mât !… Sans mon fauteuil.
Quand on est au fond du trou, il faut s’accrocher ! Prendre soin de soi, essayer de capter les petits plaisirs de la vie.