J’avais accompli tout ce que la société me demandait : j’avais un travail, je vivais avec quelqu’un, mais je n’étais pas heureux 😞.
Alors j’ai tout arrêté, et aujourd’hui je vis avec des sans-abri à Lazare.
J’avais une pression sociale, je me comparais aux autres, je ne savais plus si je faisais les choses par choix personnel ou parce que c’est ce qu’on attendait de moi.
La limite ça a été quand je me suis rendu compte que ma tristesse faisait souffrir mes proches.
Alors j’ai tout plaqué et j’ai fait une liste de tout ce que je voulais accomplir : j’ai passé pas mal de permis, j’ai fait quelques voyages, je me suis engagé comme pompier volontaire. 👨🚒🚒
J’étais un peu devenu un “Yes man”.
On m’a parlé d’une maison qui ouvrait à Rennes, avec des colocations entre sans-abri et jeunes actifs pour me demander si je voulais bien aider à aller chercher du mobilier pour le déménagement.
J’ai dit oui.
Et puis au bout d’un moment les respo de maison m’ont demandé si j’avais pensé à devenir coloc.
Là j’ai un peu hésité, mais j’ai dit oui quand même.
Je ne connaissais pas du tout les autres colocs, mais l’affinité est venue naturellement.
Une semaine avant l’emménagement, on était en train de déménager des meubles avec Matthieu quand on nous a appelés parce qu’un de nos futurs colocs faisait une crise dans son centre d’accueil. On l’a emmené d’urgence à l’hôpital.
A Lazare t’es dans le vrai direct, tous les jours il y a une solution à trouver face à un imprévu. J’adore ça. Il n’y a pas besoin que ce soit parfait, ça m’a libéré de la pression sociale.
Ce n’est plus grave si je ne fais pas les choix socialement acceptés, si je mets plus de temps.
T’as pas besoin d’être parfait pour être à ta place. Un de mes colocs a dû tout réapprendre en arrivant parce que sa maladie psy l’avait déprogrammé : se laver les dents, dormir dans un lit, se laver…. Et en même temps quand je me suis énervé contre un coloc qui ne voulait pas venir à notre weekend, c’est lui qui m’a mis une main sur l’épaule pour m’apaiser.
J’avais hésité à rentrer à Lazare parce que j’avais peur que ça me bloque dans mes projets. En fait je me rends compte, que c’est tellement l’aventure, que ça me donne encore plus envie de les faire !