La solidarité entre colocs, la convivialité, c’est ça qui m’a marqué
Je m’appelle Yazid. Je dirigeais une équipe de 20 personnes dans la cybersécurité et du jour au lendemain je me suis retrouvé à la rue.
J’ai été licencié, et j’ai divorcé avec ma femme peu de temps après. Après 33 ans de vie commune, j’étais vraiment perdu. J’ai emménagé dans un petit studio, mais le propriétaire l’a vendu au bout de 3 mois sans me prévenir.
La première nuit j’ai dormi à l’hôtel, puis j’étais dans ma voiture pendant presque un mois. Je ne dormais pas vraiment, je ne me sentais pas en sécurité. Je comprends pourquoi parfois on plonge dans l’addiction pour éviter le stress.
C’est Marie-Amélie, qui est famille responsable avec son mari Jérôme, m’a fait rencontrer les colocs et m’a proposé de tester 2 nuits. Quand elle m’a dit que je pouvais intégrer la coloc, j’étais tellement soulagé ! Je suis plus vieux qu’elle, mais c’est comme une mère pour moi.
A Lazare je me suis reconstruit petit à petit. On se rendait des services, il y avait de la gratuité et de l’amour. Quand je dirigeais mon équipe pour créer des logiciels de sécurité d’entreprise, on avait un rapport de famille mais cette sincérité, cette vérité, je n’avais jamais vécu ça avant. Pour la première fois de ma vie j’avais envie de dépanner les autres avec joie. C’est une drogue de Lazare peut-être.
Après 8 mois en coloc, j’ai emménagé dans un grand T2 dans le village à côté de la maison. Au départ c’était dur de se retrouver tout seul après la vie animée en coloc, mais maintenant je me sens bien.
Pour moi la colocation solidaire ça a été un tremplin. L’objectif de Lazare, c’est ça, qu’on reprenne notre vie à notre manière. Mes enfants sont dans les Landes. Mon rêve est de trouver un appartement là-bas pour me rapprocher d’eux. Peut-être de rencontrer quelqu’un aussi.
Je retourne souvent à Lazare pour les goûters de l’amitié, et parfois Marie-Amélie et Jérôme viennent boire un café chez moi. Vivre en coloc a vraiment été une bonne expérience. On avait tous connu des galères différentes, mais on avait tous eu besoin à un moment de retrouver un toit sur nos têtes. La solidarité entre nous, la convivialité, c’est ça qui m’a marqué. A Lazare j’ai appris la fraternité.